A Pat Story

Ouais sans blagues, ouais, et ça c'est le forum à Chimel ouais, C'EST QUOI MON NOM?

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Aikau le bo
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A Pat Story 10

Message par Aikau le bo »

Trois putains d’heure que j’attends! Une bruine des plus désagréables s’est mise à tomber, en même temps que la nuit, d’ailleurs. Qu’est-ce qui m’a pris d’accepter ce contrat ? Dire que j’aurai pu tranquillement rester chez moi à me saouler – t’avais plus d’argent – et à finir mon livre sur le droit - tome 1, chapitre 2…
D’où je suis placé, j’ai une vue bien dégagée sur la plus grande partie du cimetière. Les gars de la Myskatonic ont au moins bien fait quelque chose : ils ont placé chaque homme de façon à ce que celui-ci puisse observer sans être vu et se déplacer en évitant les allées centrales. Typique des scribouillards. Demandez-leur d’agir dans la minute et ils paniquent, mais donnez-leur une carte et ils l’étudient jusqu’à connaître chaque pierre.
Les effectifs sont plus nombreux que je ne le pensais : en plus de moi et des cinq universitaires, dix hommes sont postés dans tout le cimetière. Des mecs comme je les aiment : carrés et efficaces, sûrement d’anciens militaires. Jamais de surprise avec ces gars-là, ils tirent où on leur dit de tirer et, en plus, sont foutrement bien équipés.
Je commence juste à piquer du nez lorsque je détecte du mouvement. Un procession d’une bonne trentaine d’indiens remonte l’artère principale. Les guerriers poussent des cris de bataille et les shamans, cinq en tout, ont le plus grand mal à leur faire comprendre que la discrétion est de mise. Mais ?ils se dirigent droit vers moi ! Merde, pas d’autre solution : rentrer le mausolée le plus proche et ne pas faire de bruit. L’obscurité régnant à l’intérieur m’offrira une bonne protection contre un examen rapide et les murs, dans un état de délabrement avancé, n’offriront pas une grande résistance au cas où je devrai prendre mes jambes à mon cou.
J’y croie pas ! Ils s’arrêtent pile en face de moi, à dix mètres à peine ! Ce n’est pas moi qui ai choisi mon emplacement pour l’opération, c’est Morgan… Pas le choix, je ne peux plus reculer. Suivre le plan est tout ce qu’il me reste à…

BAAAAAOOOOUUUMMMM !!!!!


A suivre...

Pat Garret
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Aikau le bo
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A Pat Story 11

Message par Aikau le bo »

…………….yi………..yi……yi…….yi…yiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii….
Je…Quoi? Je…Que ? T’es qui, toi ?
BLAMBLAMBLAM !
T’es plus personne !
Je… Mais qu’est-ce qui s’est passé, bordel !? Tiens ? je viens de descendre un indien. Mais pourquoi ? C’est quoi toute cette fumée ? La vache ! Mes oreilles sifflent comme si… une putain de bombe venait d’exploser à côté de moi ! Des gravats. Je tâte tous membres. Ok, rien ne manque. La fumée se dissipe en même temps que mes idées s’éclaircissent. C’était quoi le plan ? Ah ouais, une diversion et après je me farcie les shamans… Bravo la diversion ! Je me la suis prise bien dans la face, la diversion… Je trouve que…ah ouais, les shamans, pas le temps de trouver ! Bon, quelle est la situation ? Le mausolée est à moitié détruit mais je commence à voir à travers la fumée : ça s’agite, et pas qu’un peu. Les N’Locl poussent des cris de guerre. Tiens, marrant ça, j’entends les cris des indiens mais pas les détonations des armes de ceux qui devraient me couvrir. Sûrement mes oreilles qui me jouent des tours. C’est normal, une bombe a explosée tout près et je…sens que je suis en train de me faire avoir…
Bon, laissons parler mes copines Smith et Wasson et tâchons de sortir de ce merdier.
Un indien affublé d’une ridicule parure de plumes sur la tête s’avance vers moi à travers la poussière en suspension et me repère. Je prends le temps d’ajuster mon tir et le touche en pleine tête. Il est plus que temps de sortir de ces ruines si je ne veux pas me retrouver acculé.
J’émerge à l’extérieur et fait immédiatement plusieurs constatations : un, une bonne dizaine d’indiens m’encercle ; deux, la plupart ont un fusil pointé sur moi ; trois, je n’entends que mes oreilles siffler et aucune couverture sous forme d’une pluie de balles; quatre, les shamans…
Aie !!
Tiens ? C’est quoi ce truc chaud et poisseux sur ma nuque ? Du sang ? Ah ouais, il y avait un grand baraqué derrière moi…et…vu qu’il y a du sang sur…son…tomahawk…j’en conclue que…

A suivre


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A Pat Story 12

Message par Aikau le bo »

Un tourbillon. Je suis dans un tourbillon. C’est beau et terrible à la fois. Est-ce lui qui tourne ou bien moi ? Est-ce que je suis mort ? Tout est si calme…Je me sens bien…mieux que depuis longtemps…depuis l’explosion, en fait…l’explosion…? L’explosion !
J’aspire goulûment l’air. Mes poumons me brûlent, comme si mille échardes de métal chauffé à blanc s’étaient figées en moi. Ma bouche a le goût ferreux du sang et je manque de m’étouffer en tentant de me mettre sur le côté pour cracher. Je ne peux plus bouger. Est-ce que je suis mort ? Non, je ne pense pas, chaque nerf de mon corps me crie que je suis bien vivant. Je bouge les pieds et les mains… et comprend la cause de mon manque de mouvement : je suis attaché par les poignets et les chevilles, le corps en croix. La dureté et la froideur de la surface sur laquelle mon dos repose m’informe qu’il s’agit probablement d’une tombe…
Ce n’était pas un rêve, il y a bien un tourbillon au-dessus de moi. La pluie a cessée et les nuages forment un maelström exactement à la verticale de ma position, lent serpent s’enroulant sur lui-même. Quelle étrange spirale…Attirante…Terrifiante…D’autant plus qu’il fait nuit et que les nuages sont légèrement luminescents…
J’entends des voix. Les N’locl, vu le charabia. Est-ce qu’ils discutent de mon sort ? Si ils avaient voulu me tuer, ils l’auraient déjà fait…ce qui me fait craindre le pire : les indiens pratiquent la torture…une façon de mettre à l’épreuve le courage des « braves »…
Le ton semble monter entre les indiens. Apparemment, les shamans sont d’un avis et les guerriers de l’autre. J’ose croire à une mutinerie miraculeuse jusqu’à ce que les doigts des shamans se mettent à crépiter d’une lumière bleutée, ce qui calme immédiatement les guerriers. Tant pis pour moi…. Le plus âgé des sorcier se penche vers moi. Son haleine empeste la charogne et son visage est ridé comme une vieille pomme, mais ses yeux, noir sur fond noir, me fixent d’une intelligence et d’une vivacité que son allure ne laisseraient pas supposer.

- « C’est un grand jour, homme blanc. »

J’essaye de lui répondre, mais je dois m’y reprendre à trois fois avant de pouvoir faire sortir un son cohérent de ma gorge au supplice.

- « Plutôt une nuit, non ?
- Tu es un brave, c’est bien.
- Que comptez-vous faire de moi ? »

Une réplique des plus classique, mais toujours efficace dans ce genre de situation…

- « Tu as tué notre meilleur guerrier, homme blanc. Chez les N’Locl, celui qui tue en combat singulier gagne toutes les possessions et tous les devoirs du vaincus. »

Une porte de sortie ?

- « Est-ce donc ainsi que vous traitez celui a gagné en combat singulier contre votre meilleur guerrier ? Détachez-moi, et célébrons cette bataille !
- Non, homme blanc, non. Nous ne sommes pas aussi stupide que cela. Nous suivront néanmoins la loi. Tomac, celui que tu as tué, devait avoir l’honneur d’être le père d’Izgan le Grand. Cet honneur te revient désormais.
- Père ? Euh…non merci ! Je n’aime pas les enfants, toujours à faire du bruit et à se chamailler. Et puis, l’adoption pose souvent beaucoup de problèmes d’éducation, alors…
- Non, homme blanc, pas d’adoption ! Tu sera le père du Destructeur ! Hélaï ! Viens ici !

Je redresse péniblement la tête. Les guerriers s’écartent et laissent avancer la plus belle femme sur laquelle mon regard s’est jamais posé.
Oh non…

A suivre


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A Pat Story 13: The beast and the beast

Message par Aikau le bo »

Les guerriers ont fait un cercle autour de moi. Leur chant, lancinant, m’enveloppe telle une bulle. Une sorte d’encens brûle, dans des jattes au sol. D’abord incommodé par l’odeur, je ne la sent bientôt plus, enivré par ces effluves étranges. La tête me tourne, mon pouls s’accélère, ma respiration devient saccadée. Des tambours se mettent à résonner. Je les entends à peine, perdu dans mon ivresse, et pourtant mon rythme cardiaque se calme, se calque sur celui des tam-tams.
Le tourbillon au-dessus de moi se fait plus net, plus visible.
Après un temps qui me semble infini, Hélaï, ma futur femme, se rapproche de moi. Les torches des indiens dessinent des arabesques sur son corps aux proportions parfaites. Ses grands yeux noirs me fixent alors qu’elle défait sa longue et épaisse tresse noire. Sa peau cuivrée semble d’or brun. Mon dieu, qu’elle est belle ! Elle sort de mon champ de vision en se rapprochant et je ressent immédiatement l’emprise qu’elle a déjà sur moi. Non ! Je suis un homme, c’est vrai, mais pas un animal ! Qu’est-ce que vous croyez, bande de sauvages ? Que je vais copuler, là, devant tout le monde ? Et puis quoi, enco…
Elle monte sur la pierre tombe, nue comme une déesse. Mon torse entre ses jambes écartées, elles ondule au gré des variations de la litanie. Ses seins, lourds et voluptueux, m’hypnotisent telles les yeux d’un serpent. Son sexe, s’offrant à mon regard sans aucune pudeur, m’invite à des plaisirs que je n’ai même jamais imaginé. Ses mains parcourent son corps comme si c’était les miennes.
Le maelström au-dessus de nous accélère sa rotation et s’éclaircit.
Alors que je me reprend et me rassure en me disant que j’ai toujours mes vêtements, je remarque que ceux-ci ont disparu et que mon corps est couvert d’inscriptions étranges. Mon membre, dur au point d’être douloureux, se dresse vers elle alors que se cuisses s’écartent et qu’elle s’apprête à s’empaler sur moi. D’un mouvement vif et brutal, son sexe m’engloutie et je me laisse emporter dans un océan de chaleur et de plaisir. Hélaï gémis comme...
Non, attends, il se passe un truc, là. Je ne dois pas…
Ses hanches entament un mouvement d’avant en arrière. D’abord lent, son rythme s’accélère en même temps que celui des tam-tams. Elle me lacère le torse, lèche le sang qui s’écoule de mes blessures et m’adresse un sourire démoniaque. Ses canines proéminentes, ses yeux profonds comme un abîme m’invitent à la baiser, à la violer jusqu’à me repaître de ses entrailles fumantes. Mes mains frappent ses fesses, ses seins, son visages. Mes doigts s’enfoncent dans sa bouche, dans son anus de chienne qui…
Attends ! Mais qu’est-ce que je suis en train de faire ?! Mes mains sont détachées ! Vite, me tirer avant que…
La lumière apparaît au centre du maelström. Le Maître arrive. Le visage grimaçant de ma compagne se découpe en contre-jour au-dessus de moi. Je sens monter en moi le feu. Mes mains se serrent autour de son coup. Ses cris de jouissance deviennent encore plus fort. Tu vas crever, sale pute, mon amour, ma chienne ! Tu vas crever dans un ultime râles de plaisir ! Oui, serre plus fort tes mains sur ma gorge ! Oui, je meurs en toi ! Maître, je suis là ! Venez ! Venez ! Que mon sacrifice soit votre porte ! Oui ! Je vais…

NOOOOOOOOONNNNNNN !!!!!!

Tout se fige.

Le temps s’est arrêté.

Plus rien ne bouge.

Mes doigts restent statiques, broyant la trachée d’Hélaï. Je tente de les décrocher. Impossible.

Suis-je le seul à vivre cet instant ?

Non, il y a une autre présence, consciente, attentive.

Au-dessus de nous, à dix mètres du sol. Il me fixe, de ses yeux exorbités, gros comme des oranges. Ses pupilles sont des minuscules points noirs qui me transpercent, qui me terrifient au plus profond de mon âme.

Izgan…

Une sorte de « flou » s’est formé au centre du tourbillon. La porte. Le manitou est en train de la traverser. De forme humanoïde, le démon a déjà fait passé sa tête et son torse. Sa peau est d’un bleu très foncé ; ses bras, long et puissants, se terminent par des mains nanties de trois interminables doigts griffus ; sa tête, ovale, est couronnée de cheveux noirs filasses ; sa bouche, aux lèvres charnues et violacées, s’ouvre sur des rangées de dents pointues et effilées comme celles des requins. Ses yeux… ses yeux immenses, qui me fixent avec une haine inimaginable…
Le monstre tends le bras pour me saisir. Il est encore trop loin pour me toucher mais se rapproche.

Le temps repart, mais au ralenti.

Je suis de nouveau libre de mes mouvements. Je tente de repousser la succube juchée sur moi, mais mon corps et le sien semblent de plomb. Je rassemble mes forces et tente et deuxième essai. Hélaï a toujours ses mains sur ma gorge et la pression recommence à s’accentuer. Vite ! Faire vite ! Mais tout est « freiné » ! Un hurlement sort de ma gorge. Un son si bas que je ne reconnais pas ma voix. Mes bras agrippent les épaules de ma compagne. Je…dois…y…arriver… ! Le manitou pousse un rugissement indicible…Je…dois…y…arriver… !

AAAARRRGGGGHHH !!!!!!

Une explosion. Encore une. Sauf que cette fois il s’agit plus d’une explosion de lumière qu’une déflagration classique. Le portail se ferme brusquement et coupe littéralement Izgan en deux, au niveau des hanches. Le monstre chute sur moi alors que je viens à peine de réussir à basculer Hélaï de coté. Je me tourne sur le flanc et tombe au sol moi aussi alors qu’une griffe du monstre me lacère le dos. La douleur est atroce mais je parviens à me traîner sur quelques mètres.
Je trouve la force de me retourner pour contempler le manitou. Ses yeux déments me fixent toujours. Sa bouche se tord en un rictus de haine et de souffrance. Des flots de ce qui semble être son sang jaillissent de son tronc. Le démon se meurt, mais a décider de m’emmener avec lui. Ses mains agrippent le sol et il se tracte vers moi.
Il se hisse à mon niveau, au dessus de moi
Je sens son sang glacé souiller mes jambes
Sa gueule s’ouvre devant mon visage.
Ses yeux plongent dans les miens
Son odeur putride m’envahie
Sa tête explose.
Je m’évanouie.


A suivre

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Aikau le bo
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A Pat Story 14

Message par Aikau le bo »

- « Je crois qu’il revient à lui, professeur Morgan.
- On dirait, en effet…Signes vitaux ?
- Stable.
- Radiation thaumaturgiques ?
- Diminution stoppée à X + 27.
- Autant que ça ?
- Oui, professeur. Le marquage pourrait encore descendre dans les mois à venir, mais j’en doute…
- Hum… Et qu’en est-il des signes sur sa peau ? L’analyse spectrographique nous a-t-elle appris quelque chose ?
- Pas encore, professeur. Les premiers éléments laissent à penser qu’il s’agit d’une sorte de sort tatoué sur le corps, mais rien n’est moins sûr… En tant que « père » d’Izgan, il avait sûrement droit à un traitement de faveur. Peut-être que ce tatouage faisait partie de la prime…
- Quand les signes se sont-ils effacés ?
- Très peu de temps après notre intervention et la mort corporelle du manitou. Cependant, après exposition intense à un champ taumaturgique sur son avant-bras, les signes ont semblé commencé de réapparaître.
- Semblé ? Vous n’avez pas poussé l’expérience ?
- Ce que…nous en étions à déjà + 125 Tau, professeur… Cette exposition dépasse largement les limites sanitaires…
- Je vois…Ah, il a ouvert les yeux. Monsieur Garret ? Monsieur Garret ? Vous m’entendez ?
- Mvurf… Hein ? Quoi ? Je suis mort ? »

Sûrement ma réplique la plus stupide de mon répertoire « Que dire lorsqu’on revient à soi ».

- « Non, Monsieur Garret, vous n’êtes pas mort, mais l’avez échappé belle. Sans l’intervention de nos gars, le manitou vous aurait certainement manger « tout crus », hahaha… »

Attends, attends… Procédons par ordre. Bon, où je suis, là ? Une chambre spacieuse et richement décorée. Ok, sûrement un grand hôtel de la Nouvelle Orléans. Quoi d’autre ? Deux type sont présents : le professeur Morgan et son jeunot d’homme de main. Le premier me parle, assis au bord du lit sur lequel je suis étendu, et le deuxième m’ausculte. Ok, qu’est-ce qu’il vient de dire ? Le manitou ? Ouais, il veut parler de l’horreur qui a faillit me bouffer. De quoi je me souviens encore ? Une femme… La plus belle des femmes…

- « Hélaï ?
- La jeune indienne, vous voulez dire ? Elle va bien, nous la gardons en observation. »

Ok. La femme qui a tenté de m’étrangler va bien. Tant mieux. Un si beau brin de fille…peut-être qu’en d’autres circonstances… Non, ne pas y penser maintenant. Je dois me concentrer, rassembler mes souvenirs. De quoi je me souviens encore ? Avant la fille, il y eu un coup sur ma tête, et avant le coup sur ma tête il y eu une explosion. Attends, attends, je tiens un truc, là… Une explosion… Ouais, ça faisait partie du plan. Le plan…qui disait qu’on devait…

- « BORDEL ! ME COUVRIR D’UNE PUTAIN DE PLUIE DE PUTAINS DE BALLES !!! »

Je passe en mode automatique. Dans un même mouvement, j’arrache un des multiples câbles accrochés à mon torse (?), j’agrippe Morgan et lui enroule le dit câble sur sa misérable petit gorge de pourri manipulateur!
Oui, je suis sympathique… mais j’ai jamais dit que je ne n’étais pas susceptible…


A suivre

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A Pat Story 15

Message par Aikau le bo »

Serre ou serre pas ? Serre ou serre pas ? Allez, serre un peu, juste ce qu’il faut pour lui donner l’impression d’étouffer sans pour autant l’empêcher totalement de respirer. Je ne suis pas suicidaire. Dans mon état, la probabilité que je sorte du bâtiment après avoir tué Morgan est quasiment nulles, surtout avec son giton en face de moi, surtout si celui-ci est armé, et surtout s’il pointe en ce moment son flingue sur moi… Il ne tirera pas (j’espère), les risques de toucher le professeur sont trop grands, même à cette distance.

- « Xfrrr…
- Hein ? Quoi ?! T’essayes de parler ?!
- J frréé toufffe….
- Quoi ? J’comprends rien ! Articule !
- Lâchez-le, Garret ! Ou je vous…
- Ou je vous quoi, petit, tire dessus en espérant ne pas descendre Morgan par la même occasion ?
- Je… je… lâchez-le !
- Alors mets-toi à table, petit, et raconte-moi ce qu’était VRAIMENT votre plan me concernant.
- Nnaaoonn nne…
- Et dépêche-toi, j’ai l’impression que le professeur change de couleur…
- Euh… »

J’accentue la pression. Le câble s’enfonce un plus dans la gorge de Morgan. Je fixe McFirman droit dans les yeux et lui lance mon meilleur regard de tueur fou. Je n’ai pas besoin de beaucoup me forcer ; en cet instant, à cet endroit, je me sens effectivement un peu fou…et passablement tueur…

- « C’est bon, c’est bon, je vais tout vous dire ! On ne vous a pas menti sur le plus gros de l’histoire. Comme vous l’avez constaté par vous-même, les N’locl s’apprêtaient bel et bien à invoquer Izgan, et ils y seraient parvenu sans notre, je veux dire votre intervention.
- Commence depuis le début mon gars. Pourquoi vous m’avez contacté, moi ?
- Relâchez d’abord le professeur !
- C’est ça, tu peux toujours courir !
- Relâchez-le et je vous donne mon arme et ma parole d’honneur que je ne vous ferai pas de mal. »

Mouais…Qu’est-ce que je risque ? De toute façon, je ne pourrai pas maintenir Morgan comme ça des heures, je suis exténué… Et puis, le gamin est un idéaliste…

- « Ok, mais je le bâillonne et le ficelle à la chaise.
- Très bien, mais ne le blessez pas d’avantage. »

Avant que Morgan récupère son souffle et puisse parler, je lui enfonce un mouchoir dans la bouche et l’attache à la chaise. McFirman ne bouge pas et a posé son revolver sur la table. Brave petit, il aurait eu dix occasions de m’abattre. Si j’avais été à sa place…

- « Alors ?
- Eh bien…le département généalogie du Projet Myskatonic surveille votre famille depuis un petit moment déjà.
- Hein ?! Mais pourquoi ?
- Il semble que votre ligné ai la capacité rare d’être une sorte de « mur anti-magique ». Vous en avez fait l’expérience dans le hangar il y a deux semaines et hier soir dans le cimetière, donc nous…
- Attends un peu… Tu veux dire que vous saviez déjà pour ma capacité avant de me confier la mission de récupérer la deuxième clé ?
- Ben…ouais… Enfin, il fallait quand même s’en assurer, quoi… On appelle ça une « expérience de terrain pour vérification de transmission génétique des caractères ».
- Donc, vous n’étiez absolument pas certains que j’avais cette capacité… et vous m’avez quand même envoyé dans la foire aux shamans ? Parce que je suppose que vous étiez parfaitement au courant que ce soir-là un rituel allait avoir lieu…
- Euh…ouais ? »

Rester calme, rester sympathique, ne pas les tuer tout de suite… Tiens ? C’est marrant ça ! C’est beaucoup plus simple de rester calme quand on a à peine la force lever les bras et qu’on est parfaitement incapable de s’attaquer à un jeunot en pleine forme…

A suivre

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A Pat Story 16

Message par Aikau le bo »

- « OK, petit, continue.
- Ben, en gros, une fois qu’on s’était assuré que vous aviez bien le « pouvoir », on comptais utiliser votre capacité pour empêcher Izgan de débarquer dans notre plan.
- Mais… vous connaissiez le plan des indiens et vous avez prouvé que vous saviez les localiser…Pourquoi ne pas les avoir simplement neutralisé ?Avec le concours des autorités même, pourquoi pas ?!
- Empêcher Izgan de s’incarner maintenant, ici, c’était relativement facile. Notre but était de l’empêcher de s’incarner définitivement, pour toujours, à jamais… Il faut que vous compreniez, Monsieur Garret, c’est un manitou ; il est immortel et le temps n’a pas une grande valeur pour lui. S’il avait « simplement » échoué aujourd’hui, il aurait très bien pu réussir demain.
- Et maintenant, il ne peut vraiment plus débarquer ici ?
- Non, votre pouvoir a stoppé son incarnation au seul moment où il était vulnérable, alors qu’il créait son corps physique dans notre plan. Vous avez détruit son lien physique avec notre monde. Désormais, Izgan sera cantonné au Terres de Chasse et ne pourra plus jamais venir dans notre monde. Oh, il est toujours capable de donner du pouvoir à ceux qui manipulent les forces thaumaturgiques, mais plus de s’incarner. Vous êtes un héros, Monsieur Garret. !
- Inutile, je suis insensible à la flatterie, du moins lorsqu’elle ne provient pas d’une jolie jeune femme. Un dernier détail et je te laisse tranquille : où est la jeune indienne ?
- Dans la chambre d’à côté, pourquoi ?
- Pour rien, je l’embarque. Je ne vais pas laisser avec des barjos comme vous. Je me casse. Si jamais j’entends encore parler de vous et de votre projet, je vous fait griller la cervelle à tous…
- Euh…d’accord…mais il y a juste une dernière chose que je dois vous dire…enfin, plutôt que le professeur Morgan devrait vous dire.
- Très bien, ôtes-lui le bâillon. Alors, Morgan ? j’écoute.
- Vous ne pouvez pas nous quittez ainsi, nous avons besoin d’homme comme vous, Monsieur Garret.
- J’vais gratter, tiens !
- Votre capacité et votre sens de…l’action éviterait à l’humanité bien des malheurs.
- Ah ouais, parce que tu la connais L’Humanité, toi ?! Ca m’étonnerai ! Je vous la laisse, L’Humanité. Je vais me contenter de m’occuper de moi et de ma ville, et c’est tout !
- Très bien…je comprends… Je dois vous dire une dernière chose avant que nous nous quittions. Vous avez été souillé, Monsieur Garret. Les marques sur votre corps, cette écriture étrange apparue lors de la cérémonie, le niveau très élevé de résidus thaumique… Vous êtes maudit, Monsieur Garret.
- QUOI ?!!!!
- Mais ne vous inquiétez pas, nous pouvons vous aider. Nous disposons d’un traitement permettant de contenir les effets négatifs, s’il est administré régulièrement, bien sûr… Nous vous contacterons en temps utiles. Je vous souhaite une très bonne journée, à vous et à votre jeune indienne. Je sais que nous nous reverrons, bientôt…»

Et merde…

Pat Garret


Fin du premier cycle des Pat Stories
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Le 08.01.2008
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