La Geste de l'Archer (Carnets de voyage d'Haldan)

Pour parler de ce jeux, de ces trolls, ce tzkrang, ces elfes...et ces horreurs surtout!

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Khazou
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La Geste de l'Archer (Carnets de voyage d'Haldan)

Message par Khazou »

Voici les carnets de voyage d'Haldan, déposés à la Grande Bibliothèque de Throal. Bien entendu, la légende peut de temps en temps différer de la réalité, mais après tout, qui s'en soucie ?

Tout commença dans le petit village de Carlam, où se déroula mon adolescence. Mon père, chasseur d'Horreurs de son état, avait hélas perdu la raison du fait de ses combats, physiques comme mentaux, et je fus confié aux soins attentionnés de mes grands-parents maternels qui résidaient dans ce village reculé, loin de presque tout.

Je n'étais pas le seul adolescent du village, et mes compagnons de jeux étaient Braenn, une Sylpheline dont les talents se portaient vers le dressage et la manipulation des animaux, Mithryle, une (très) belle Elfe qui se tournait vers la magie nécromantique, et enfin Kran... Comment décrire Kran sinon... humain, bourrin, et complètement imprévisible.

Par un beau jour de printemps, j'entendis assez distinctement les beuglements de mon titanesque et frapadingue compagnon. Apparemment, notre idiot local, Matthias, avait pris la direction de la forêt proche, accompagné de son chien Gaspard. Afin de lui éviter quelques problèmes d'ordre vital, nous avons, mes compagnons et moi, décidé de suivre sa piste, qui nous mena jusqu'à une petite saillie dans un a-pic. De l'aventure, avons nous pensé, avant de pénétrer dans la caverne. Dès les premiers mètres, nous sommes tombés sur (ou plutôt dans) une fosse heureusement peu profonde. Ce fut ma première épreuve, car non content d'avoir quelques difficultés pour remonter, mon regard fut irrémédiablement attiré par les dessous affriolants de Mithryle, qui passait justement au dessus... Peu après, nous étions guidés par les couinements apeurés de Gaspard, qui était manifestement blessé.

Alors que nous allions au secours du pauvre chien, nous fûmes attaqués par une horde de jeunes aiguillons, des petites créatures sournoises et cruelles. Par chance, nous réussîmes à les vaincre, et poursuivîmes notre cheminement dans ce dédale de cavernes et de zones maçonnées. Notre aventure prit une tournure tragique lorsque nous vîmes Matthias aux prises avec d'autres aiguillons, adultes cette fois. Notre premier vrai combat, long et éreintant. Nous finîmes par les achever, au prix de nombreuses blessures, mais hélas, mille fois hélas, Matthias avait succombé au poison des aiguillons et son corps sans vie gisait sur le sol froid de la caverne. Après avoir dit une prière pour le repos de son âme, nous trouvâmes une petite amulette qui semblait rayonner d'une douce magie.

N'ayant guère le temps ni l'envie de l'examiner pour le moment, nous repartîmes explorer le reste des ruines, et découverte il y eut. En effet, un coffre fort suspect trônait dans une salle difficilement accessible du fait d'un torrent tumultueux. Nul ne saurait dire comment nous évitâmes le sortilège de boule de feu qui se déclencha à son ouverture mais ce fut fait. Dans le coffre, quelques pièces d'argent étaient répandues, pièces que nous empochâmes, tout en gardant à l'esprit d'en confier quelques unes aux parents de Matthias.

Notre exploration se poursuivit, et la dernière salle des ruines de cette forteresse contenait un certain nombre de cadavres, accompagnés d'un spectre peu engageant, et d'une épée posée au sol. Le fantôme n'avait de cesse que de répéter les mêmes mots : Maudit... Porte-Gloire... Darne... Tout cela nous paraissait alors peu clair. Une inscription sanglante au mur nous permit de déchiffrer une autre version de l'histoire : Ma vie ... pas ... . Albrianor est vaincu. J'aurais aimé que Carla et ... ... sachent. Sans doute Albrianor était-il le fantôme qui jadis fut vaincu en ces lieux.

Prenant notre courage à deux mains, nous attaquâmes le fantôme, qui ne faiblissait pas sous la violence de nos coups. Finalement me vint un éclair de génie. J'empoignai l'épée qui gisait au sol, et d'un coup chanceux, achevai le spectre qui disparut, enfin mort à jamais. Nous avions terrassé le mal qui hantait ces murs, mais qu'en était-il de celui qui rôde en dehors ? Il me fallait à présent marcher sur les traces de mon père, Garlen me préserve de la folie qui prit mon géniteur.

De retour à Carlam avec la dépouille de Matthias, nous croisâmes le Sorcier de notre village, qui posa des questions plus qu'insistantes sur la manière dont celui-ci avait trépassé. Lorsque Braënn fut interrogée, une chose étrange se passa. Notre compagnonne partit telle une fusée de la hutte du Sorcier en passant par la cheminée. Elle nous raconta ensuite ses mésaventures. Le fourbe personnage l'avait fait boire plus que de raison un HENNIEZ fort de sa fabrication, et la seule chose dont elle se souvenait était une violente douleur au postérieur. L'ordure était-il un pervers qui aimait la chair tendre des Sylphelines ? Aussitôt, nous partîmes en parler à notre sage doyenne, Myriam, qui s'en fut, canne à la main, expliquer au grossier Sorcier sa façon de penser.

Après cela, Kran et moi nous rendons chez Usendre, notre forgeron, pour en savoir plus sur l'épée et l'amulette que nous avions trouvées dans la forteresse. Et effectivement, il put nous en apprendre l'histoire. Les deux avaient été créés et enchantés sous le nom de Porte-Gloire, par le grand Martinus, qui fut le maître d'Usendre. Lui et sa femme Carla avaient confié les deux objets à Darne, leur fils, avant que celui-ci ne parte à l'aventure, il y a quarante années de cela. Darne ne revint pas, et il est fort à parier que son aventure ne s'achevât dans cette forteresse humide, sous la colline non loin de Carlam.
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Re: La Geste de l'Archer (Carnets de voyage d'Haldan)

Message par womba »

la suite jeune padawan, vous avez reçu le susucre correspondant :evil:
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Ne gâche pas ta vie
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Khazou
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Re: La Geste de l'Archer (Carnets de voyage d'Haldan)

Message par Khazou »

Une étrange maladie

Suite des carnets de voyage d'Haldan. Ce texte ne fait pas immédiatement suite au précédent, étant donné que de l'avis de l'archer, le voyage vers Grand-Foire ne fut guère trépidant.

Nous étions arrivés depuis moins d'une journée à Grand-Foire, lorsque la nouvelle nous vint aux oreilles que la très réputée famille Ragg était victime d'un mal inconnu. Une somme juteuse était promise à quiconque viendrait auprès de la dite famille, du moins son représentant (un dénommé Joachim Grand), avec le remède qui sauverait les membres de la famille ainsi que leur érudit. Ainsi, nous nous rendîmes à leur demeure, afin d'en apprendre plus sur le mal.

Je choisirai de passer sur les frasques de mes compagnons en la Cité de Grand-Foire, car cela les regarde et non l'Histoire. En revanche, je m'attarderai sur les différentes recherches que nous entreprîmes à travers les ruelles et échoppes de la plus grande ville marchande de Barsaive. Notre premier réflexe fut de consulter les registres de la famille Ragg, où nous pûmes repérer quelques objets magiques qui furent déposés quelques jours avant le début de la maladie. Peut-être ces objets avaient-ils un rapport avec ce mal. Notre seconde destination fut le temple de Garlen, où nous apprîmes qu'un mal similaire avait été éradiqué par un Questeur du nom de Nix le Bon, dans la région du Lac Vors. Toutefois, même si le mal était similaire, il nous fallait plus d'informations avant de nous jeter à corps perdu dans une quête difficile.

Par le biais d'un nécromancien qui discuta avec Mithryle, nous eûmes la localisation d'une auberge de Grand-Foire où un aventurier avait rencontré un destin similaire, quelques semaines auparavant. Nous nous rendîmes à cette auberge, et nous obtînmes davantage d'informations. L'aventurier avait été amené par une femme avec une cape jaune, et la fille de l'aubergiste, une douce enfant répondant au nom d'Anna, nous confia le dernier de ses effets personnels : Un Atlas de Barsaive. Il s'avéra que le père d'Anna, une sombre brute, battit comme plâtre sa fille qui s'était montrée urbaine avec nous. Par conséquent, nous décidâmes de prendre sous notre aile cette jeune donneuse de noms, car, ainsi que Braenn le découvrit, sa trame était proche de la nature et de la bête, et elle avait un grand potentiel.

Avec un nouveau compagnon dans notre groupe, nous prîmes la route du Lac Vors, en accompagnant une caravane qui se dirigeait dans cette direction. Le voyage se déroula sans encombre, après tout, les seuls brigands qui essayèrent de nous attaquer découvrirent un peu trop tard qu'une Sylpheline montée sur un Orc en pleine charge est particulièrement dangereuse malgré sa taille. Oui, vous m'avez bien lu. Une Sylpheline montée sur un Orc. Bref, nous nous séparâmes de la caravane et nous enfonçâmes dans la nature sauvage en direction du Lac Vors. Une semaine plus tard, nous étions dans un village lacustre, majoritairement habité par des T'skrang. C'est là que nous pûmes rencontrer le "guérissologue" du village, qui nous indiqua que nous étions sur le bon chemin. Nix le bon venait d'un village un peu plus éloigné, et, bien qu'il fut décédé des années auparavant, il avait transmis son savoir à son apprenti du nom de Zargalen. Nous décidâmes alors de partir dans cette direction.

Après quelques jours de voyage sans encombres, nous arrivâmes dans un village désert. Des traces de lutte étaient visibles ça et là, et l'issue du conflit ne laissait présager qu'une seule chose : Le village avait été attaqué par des forces supérieures en puissance, et les villageois capturés par leurs assaillants. De son ouïe fine, Braenn entendit un gémissement humain provenant d'une cave. Le gémisseur était l'idiot du village, un nommé Sméagol, qui entre charabia et balbutiements nous expliqua que des trolls sauvages étaient les auteurs de l'attaque, et nous désigna la direction qu'ils avaient prise pour emmener les siens.

Nous décidâmes de passer la nuit sur place, afin d'être les plus aptes au combat pour libérer les autochtones captifs. Dans la demeure que nous avions identifiée comme étant celle de Zargalen, nous trouvâmes un tableau représentant une elfe avec une cape jaune. Celle-là même qui avait accompagné le guerrier de Grand Foire à l'auberge qui avait été sa dernière demeure avant de trépasser. Nous étions sur le bon chemin, et pour avancer encore, il nous fallait les informations de l'héritier des connaissances et de l'histoire de Nix le Bon. Durant la nuit, nous fûmes rejoints par un Sylphelin du nom de Kazzik, qui se présenta comme étant lié au travail du métal. Touché par notre histoire, il décida de se joindre à notre équipée.

Au petit matin, nous reprîmes la route, cette fois vers le campement des trolls. Avant même d'arriver, ce fut tout d'abord l'odeur pestilentielle de ces créatures primitives qui fouailla nos narines telle une lame rougie au feu.

Note de l'auteur : Je désire ici apporter une petite clarification dans cette description. Lorsque je parle de créatures primitives, je parle ici des trolls sauvages et non de la race trolle dans son ensemble. Le premier qui désire me faire passer pour un raciste bas de plafond se prendra une flèche dans les gonades et expirera très lentement. Que ce soit bien clair.

La deuxième chose que nous pûmes observer fut qu'ils avaient une hiérarchie très sommaire. En effet, le gros de la harde ne répondait qu'à deux individus : Un immense troll armé d'une massue certes primaire, mais qui devait être extrêmement dévastatrice entre ses bras gros comme des troncs, et un autre plus petit, mais coiffé d'un crâne en guise de couvre-chef. Un chaman, avons-nous pensé de concert. La reprise des villageois s'avérait donc plus complexe que prévue. Néanmoins, nous avons pu convenir d'un plan : Par le biais d'un charme nécromantique, Mithryle allait prendre le contrôle de l'un des deux et attaquer l'autre. Pour cela, il nous fallait attendre que le-dit individu se déplace vers nous.

Cette opportunité nous vint sous la forme du chef, qui s'éloigna du campement pour soulager un besoin pressant. Aussitôt, Mithryle entama son sortilège et captura les mouvements du troll pour en jouer selon sa volonté. Le combat entre les deux trolls fut titanesque. Le chaman jouait de magie pour contrebalancer la force brute du chef ensorcelé, tandis que nous chargions le reste des trolls médusés par la scène qui se déroulait sous leurs yeux.

De son épée, Kran mit un terme à la vie de plusieurs trolls tandis que les Sylphelins virevoltaient, esquivant sans peine les massues agitées sans grâce par les primitifs, et leur infligeant moult blessures handicapantes. Pour ma part, nombre de mes flèches se logèrent dans les crânes épais des créatures. Au bout de quelques minutes, la horde puante était décimée et les rares survivants avaient fui dans la forêt. Nous pûmes alors libérer les villageois, qui, ivres de bonheur, nous firent l'honneur d'un banquet une fois de retour au village.

Longue fut notre discussion avec Zargalen. La demoiselle à la cape jaune était sa fille adoptive, qui avait quitté le village pour partir à l'aventure. Il nous conta ensuite la Geste de Nix le Bon, Questeur de Garlen. Il avait eu vent d'une terrible maladie qui sévissait dans la région, et mit tout en oeuvre pour la combattre, rendant hommage à la Passion de la Guérison. La dernière entrée du journal de Nix le Bon était sans équivoque. Il s'était rendu dans un Kaer Nain peu éloigné du village, afin de trouver le remède à cette épidémie. Les derniers mots écrits étaient "Il me faut son sang...". Notre destination suivante était toute trouvée. Il nous fallait nous rendre dans ce Kaer.

Les villageois acceptèrent de nous escorter jusqu'au lieu où nous pourrions entrer dans la forteresse, mais nous prièrent instamment de ne plus revenir en leur hameau, tout effrayés par l'idée d'une maladie qu'ils étaient. Nous partîmes de bon matin, accompagnés par les adieux des villageois, et nous arrivâmes au Kaer. Le lieu où nous entrâmes était sombre, mais une brêche dans un mur faisait poindre une légère lueur qui nous permit de distinguer une statue de Garlen entourée par un bassin d'eau pure.

Progressant dans la forteresse, affrontant multiples dangers que nous surmontâmes avec grand peine, nous finîmes par entendre une sombre mélopée, dont les accents impies nous laissaient présager du pire. La porte d'où provenaient les psalmodies était fermée, mais en assez mauvais état, et ne résista pas aux coups répétés des bottes ferrées de Kran. Derrière la porte, une grande salle s'étendait, emplie d'une trentaine d'humains corrompus par la maladie. Sur une estrade les dominant, trônait un Elfe au regard dément. "Attrapez-les !", hurla-t-il à ses sbires avant de commencer à incanter. Aussitôt, je commençai à tirer flèche sur flèche dans la direction de cet être abject, corrompu par une Horreur.

Protégé par le mur d'acier que faisaient Kran et Kazzik, je continuai de décocher la pluie de mort à l'aide de mon fidèle arc, tout en murmurant des prières aux Passions. Mes deux camarades furent touchés par des malades, et contractèrent une forme fulgurante de la maladie, leur peau se jaunissant en moins de dix secondes. Il fallait agir vite, très vite. De toute mon coeur, je pensai à mon père. Qu'aurait-il fait en cette situation. Qu'aurait fait ma mère en voyant ses compagnons soumis à un péril mortel ? "PAR ASTENDAR, MEURS, IGNOBLE CREATURE !", hurlai-je avant de décocher une dernière flèche, qui, mue par la rage que j'éprouvais ainsi que la peur que je ressentais pour mes amis, vint se loger entre les deux yeux de l'Elfe qui expira aussitôt.

Les humains cessèrent immédiatement de nous attaquer, secouant la tête comme s'ils se réveillaient après une nuit agitée de cauchemars. La maladie était toujours présente. Les derniers mots du journal de Nix le Bon se rappelèrent à mon souvenir. "Il me faut son sang..." Je courus vers le cadavre de l'Elfe, prélevai avec mon doigt un peu de sang et le fis boire à Kran et à Kazzik. Aussitôt, la maladie disparut de leur corps. De concert, nous soignâmes le reste des habitants du Kaer, et un teint normal, quoique légèrement pâle revint sur leur peau.
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Re: La Geste de l'Archer (Carnets de voyage d'Haldan)

Message par Khazou »

Un soir, un campement...

Ce soir est un soir parmi tant d'autres, et pourtant, comme à chaque soir, un sombre doute m'envahit. Et si je voyais mes compagnons pour la dernière fois ? La vie d'aventurier est bien dangereuse en Barsaive, et plus d'une fois l'un d'entre nous a bien failli périr des nombreux dangers que nous avons affrontés.
C'est pourquoi j'ai décidé de coucher sur parchemin, une fois parmi tant d'autres, ce que je vois ce soir, afin de ne pas oublier... Afin que personne n'oublie.

Notre campement est fort hétéroclite, et pourrait paraître curieux à bien des égards... Un caquètement incessant emplit nos oreilles. Ce sont nos poules, toujours vivantes, toujours vaillantes, que nous trainons avec nous depuis la purification du Kaer infesté par une horreur. Non loin des poules, quelques lapins sont en train de manger quelques brins d'herbe, accompagnés de deux mouffettes. Qui aurait pu croire que ces deux petites bêtes allaient nous sauver la vie en faisant fuir un groupe de pillards ?
À une courte distance des lapins et des poules, Braënn, notre Maîtresse des Animaux, est en train de jouer avec Gribouille, son bébé brithan de compagnie... Sacrée Braënn, à chacune de nos chasses, elle tente d'apprivoiser de nouveaux animaux ! Sa ménagerie nous a parfois causé du tort, surtout lorsque nous voulions nous reposer dans une auberge, mais c'est aussi ce qui fait le charme de notre petit groupe.

À côté du feu, Kazzik, l'Armurier, est en train de polir une épée. Son chef d'œuvre, a-t-il dit. Par cette lame, il entrera dans la légende, j'en suis persuadé. Pourvu qu'il la termine... Il redresse la tête et me regarde. Nous échangeons un regard complice, tels deux artisans fiers de leurs œuvres respectives.

Non loin de Kazzik, Mithryle, la Nécromancienne, est en train de consulter un lourd tome à la couverture sombre. Des gouttelettes de sueur perlent sur son front, preuve de sa concentration. Sa magie nous aide bien souvent, et elle s'améliore de jour en jour. Mes yeux s'égarent un instant sur les agréables formes de ma compagne d'aventure. Belle et inaccessible... Après tout, elle est presque ma soeur, tant nous avons joué ensemble lors de notre jeunesse à Carlam. Sur ses genoux repose la tête de Gaspard, le fidèle bâtard.

Nouveau venu dans notre groupe, Raä'Glik joue distraitement avec les braises du feu de camp. Je n'ai pas encore eu l'occasion de constater ses capacités au combat, mais si sa lame est aussi vive que sa langue, je ne me fais pas trop de soucis pour lui.

Un peu à l'écart, Hilde, la Maîtresse d'Armes venue d'un Autre Monde, natte les cheveux de sa fille Kalya. Sous sa haute taille, ses muscles bien formés et son air revêche, elle est une des meilleures mères que je connaisse. Pendant quelques mois, elle fut la cible des attentions de notre ancien compagnon Kran, qui a choisi de se reconvertir dans le commerce. À présent, j'espère qu'elle trouvera un nouveau compagnon qui sera un père pour Kalya. Cette petite a du tempéramment, et deux personnes ne seraient pas de trop pour s'en occuper.

Enfin Anna, la jeune fille que nous avons recueillie à Grand-Foire, sauvée d'un père abusif. Braënn avait détecté en elle l'étincelle des Maîtres des Animaux. Elle prépare le thé en sifflotant, allant de temps en temps voir les bêtes, attisant le feu lorsque c'est nécessaire. Une vraie fée du logis... sans logis, mais pas sans famille, du moins j'espère qu'elle nous voit ainsi.

Voici mes compagnons, ma famille, ceux à qui je tiens... À présent, je vais prendre mon tour de garde, l'arc à la main. Peut-être trouverai-je un lapin afin d'améliorer l'ordinaire de demain... Enfin... Si demain arrive.
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La Geste de l'Archer - Histoires de famille

Message par Khazou »

Histoires de famille

Famille. La famille, quel concept abstrait pour moi à présent. Jusqu’ici, je ne considérais comme ma famille que mon père, interné de force à Grand-Foire, et mes grands-parents maternels, humbles fermiers de Carlam.

Bien sûr, je considère aussi mes compagnons d’aventure comme ma famille, une famille que j’ai choisie. Je les aime tous comme des frères et sœurs, avec leurs qualités et leurs défauts.

La famille. Ma famille. Une « cousine ». Deux « cousines ». Mithryle est ma cousine. Et dire que je la draguais lourdement il y a quelques mois encore… Je remercie les Passions que rien de plus important ne soit arrivé entre nous.

Ma famille. Je ne parviens toujours pas à réaliser. Mon sang, ma chair, tout ce que je pensais était faux. Moi qui pensais être simplement le fils de deux Donneurs de Noms Barsaiviens… Moi, modeste Archer, héritier de l’Empire Théran. Tout comme mes « cousines ».

Ressaisis-toi Haldan. Tu es avant tout un Donneur de Noms. Pense à ta Voie. Sois concentré, soit aussi acéré que la pointe de ta flèche. Sois aussi vif que l’arc qui se détend. Sois aussi précis que ta visée. Sois aussi sage que les Dragons. Ne te laisse pas dominer par tes émotions contradictoires. Tu es Haldan l’Archer, et cela, personne ne peut l’altérer.

Je suis Haldan, et voici ma famille. Mon père est un ancien Légionnaire. Mes grands-parents cultivent la terre dans la campagne de Barsaive. Mes compagnons d’aventure sont mes frères et sœurs. Ceci est ma trame, et nul ne pourra changer cela.
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