Pensées sibériennes

Masterisé par Nick, pleins de place pour lui et ses joueurs

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Gégé
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Pensées sibériennes

Message par Gégé »

D'accord...
C'est vraiment pas mon jour...
Y a plus vodka sur l'Atlantis...
Ca doit être ça qu'on appelle une tragédie...

Bon, tant que je suis sobre, autant en profiter pour mettre à jour les notes pour mon futur bouquin...
I like the stars…it’s the illusion of permanence.
I can pretend that things last...that lives last longer than moments.

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Gégé
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Des fleuves par ci, des fleuves par là...

Message par Gégé »

Les Enfers sont parcourus par 5 fleuves: le Cocyte, le Pyriphlégéton, l'Achéron, le Styx et le Léthé.

Le Cocyte est le fleuve des gémissements, il est alimenté par les larmes des morts qui attendent le passage vers l'autre monde.

Le Phlégéton est alimenté par leur colère et par leurs émotions violentes.

L'Achéron est le fleuve de la douleur et de l'affliction.

Le Styx, ben, c'est le fleuve de la mort, mais également des serments irrévocables. Un dieu qui jure par le Styx ne peut revenir sur sa parole.

Le Léthé est le fleuve de l'oubli.

Je trouve ça plutôt marrant, des cours d'eau en Hadès...
Les Enfers sont un lieu de mort alors pourquoi y trouve-t-on des cours d'eau? Normalement, si la mort est une fin, si cela doit mener à l'inanimation, alors pourquoi y induisent-ils un mouvement, une certaine forme de vie, d'animation?

Digressons...

Les Grecs avaient un concept important, celui de purification, particulièrement présent dans certaines de leurs manifestations comme la tragédie. Les acteurs sur scène catalysent la détresse et les peurs des citoyens et les expriment dans les pièces. Pourquoi ne serait-ce pas également le cas pour l'Hadès. Si la mort est annihilation alors peut-être est-elle également purification...
Les morts que rencontre Ulysse pendant sa petite excursion qu'avaient-ils en commun? Ils étaient privés de vie et de sentiments, ils n'étaient que des ombres en qui ne survivaient que quelques souvenirs, ranimés pour un temps à la conscience par l'offrande que le héros leur a offerte.
Autrement dit, ils n'étaient que des souvenirs privés de sentiments, se raccrochant à la vie qui venait d'être arrachée à la brebis, lui empruntant pour un temps son souffle vitale...

Tiens, j'avais pas vu ce fond de bouteille...

Picolons...
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Hips!

Message par Gégé »

Bon où j'en étais (jamais facile de se souvenir avec la gueule de bois...)

Ah oui, les fleuves.

Bon, les âmes des morts sont donc privées de ce qui les animait. Celles que nous avons vues (et celles qu'Ulysse a vues) n'étaient donc que des souvenirs désincarnés et aussi immuables que des cailloux si on ne leur offre pas de quoi les "nourrir". On peut alors se demander où sont passées leurs émotions, leur psuché ou quoi que ce soit qui les animait, et vu que rien ne se crée et rien ne se perd, "ça" doit bien être passé quelque part...

Maintenant regardons l'Hadès et cherchons ce qui pourrait être animé. Réponse: les fleuves. D'ailleurs, les Grecs reconnaissaient une certaine "vie" spirituelle à ces fleuves, certains étaient même considérés comme des divinités.

A mon humble avis, ils canalisent la puissance spirituelle des morts et l'incarnent.

Le Phlégéton incarne les émotions violentes, la passion, la violence, la colère, le désir.

L'Achéron incarne la douleur à laquelle sont destinés les mortels, par opposition aux dieux que l'on dit "bienheureux".

Le Styx incarne l'énergie vitale, la force spirituelle, quel que soit le nom qu'on lui donne: psuché, anima, Qi ou autre. Bien qu'il détruise la vie, il en est aussi la source. Après tout, les dieux sont tenus de respecter les serments qui sont fait "par le Styx" et sur quoi pourraient-ils donc jurer de si important sinon la source même de l'existence...

Le Léthé est le fleuve de l'oubli, Oblivion. Il détruit les souvenirs. La ça peut poser problème, vu que la quintessence de l'oubli a peu de chances de contenir des souvenirs. Cependant certains mythes orphiques font référence à la source "Mnémosyne", qui elle, comme son nom l'indique, est un condensé de souvenirs. Peut-être s'agit-il du Léthé sous une autre forme, chargée de souvenir comme le sang charriant du gaz carbonique ou de l'oxygène. (Quelle impression cela fait-il d'y boire? un truc du genre l'épice dans Dune?)

Le Cocyte, quant à lui, est nourri par la tristesse, la mélancolie, le désespoir...

Ca expliquerait pas mal de choses. Mes compagnons qui sont descendus en Hadès ne semblent pas avoir autrement souffert de notre séjour, alors que moi je me noie peu à peu dans l'HENNIEZ...

Est-ce l'influence du Cocyte?

Passons...

Quoiqu'il en soit, que reste-t-il d'une âme à qui on a enlevé sa passion, sa force spirituelle, son désespoir et sa douleur?

Rien que des souvenirs...

Des souvenirs qu'il leur faudra oublier pour être finalement purifié de leur vie terrestre.

Maintenant il reste à se demander ce qu'il y après.

Je devrais arrêter de raisonner en hermétiste, ça me fout mal au crâne... (Ah non, j'oubliais, j'ai la gueule de bois)
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