Re: Conclusion du premier volet
Publié : dim. mai 08, 2011 10:16 pm
M’sieur Dames, bien le bonsoir à vous !
Je n’étonnerai personne parmi les aborigènes de Chillon et de Fégir en m’annonçant plus comme un homme d’actes que de paroles. I est toutefois de ces instants charnières, comme celui que nous vivons en ce moment, ou l’on ne saurait s’encombrer de maniérages.
Face à une décision n’impliquant rien de moins que notre avenir et nos vies, nous vous devons de vous informer au mieux de nos moyens.
Tout d’abord, quelques mots quant à notre situation...
Notre monde a été incomparablement chamboulé, depuis l’avènement de cette apocalypse que nous avons tous vécu. Il a fallu s’organiser, lutter, redéfinir notre façon de vivre, jusqu’à la signification même de ce mot. Le monde tel que nous le connaissions, a volé en éclats. Et comme toute explosion de taille, il arrive que de gros morçeaux mettent du temps à retomber au sol, tout comme ses echos nous renvoient encore, longtemps après, des sons déformés de celle-ci.
Ces morceaux, ces echos, sont sur le point de retomber, de nous revenir, est c’est ce à quoi il nous faut nous préparer.
Il vous l’a déjà été dit, et cet aspect semble avoir été bien compris, la solution d’un pacte avec un clan fée est la plus sûre. Elle s’accompagne évidemment, dans ce monde ou tout a un coût, de contreparties conséquentes qui vous ont aussi été évoquées.
Permettez-mois toutefois quelques observations, pour cette option comme pour les autres, afin de “colorer” encore un peu les informations de mes collègues, tout en abordant encore quelques aspects me paraissant importants.
Les 2 clans nous demandent une contrepartie s’apparentant pour nous à une forme de sacrifice. Il ne s’agit pas d’un sacrifice au sens “extinction d’une vie”, bien que ce puisse être une conséquence dans le cas du clan de l’automne. Mais il est clair que “quelque chose” est sacrifié. Dans le cas du clan de l’hiver, l’enfant sera élevé, soigné et chéri, mais selon la définition “fée” de ces principes. Celles-ci ne seront pas nécessairement à l'opposé direct des nôtres, mais peuvent s’en éloigner passablement.
L’analogie qui me parait la meilleure est de parler d’adoption, par une communauté ayant un mode de pensée, de société, des principes très différents des nôtres. Dans le cas qui nous occupe, ceci s’additionnera au fait d’élever un être humain comme une fée, ce qui sera peut-être aussi peu naturel que d’élever un chat comme un chimpanzé.
Nous sacrifions donc plutôt la personnalité d’un individu, à mon sens. Qui peut se voir, au plus positif, comme une immense ouverture à un peuple qui nous est encore très peu connu, ou comme une condamnation à une sorte “d’autisme”, de par la propulsion de cette personnalité dans un univers probablement inatteignable.
Le sacrifice encouru dans le cas du clan de l’automne a certaines similitudes. En effet, le participant à la Chasse, s’il y survit, aura mis un pied, ou plutôt une hémisphère, dans une pratique extrêmement intense et addictive, qui s’emparera de lui un peu plus à chaque participation. Jusqu’à sa mort, ou transformation complète de sa personnalité. D’une façon ou d’une autre, le participant récurrent quittera le monde des hommes.
Dans les 2 cas, il est un aspect d’importance à ne pas négliger: Un pacte fée tel que présenté ne sera pas temporaire ! A ma connaissance, celui n’est pas prévu pour être rompu, et entraînerait des conséquences désastreuses si ce devait être le cas.
Sans aucunement vouloir porter atteinte au brio dont a fait preuve mon ami Jacob, nous avons été extrêmement chanceux dans le cas de Fégir, et n’avions presqu’aucune connaissance de l’ampleur des conséquences encourues si la conclusion du pacte se passait mal. Par ailleurs, celui passé à cette occasion visait surtout à assurer la prospérité de la région, plus que sa protection. Avec les éléments à notre connaissance actuellement, nous ne pouvons que nous réjouir de la qualité du pacte réalisé pour Fégir, mais devons également avoir conscience de l’obligation que nous nous imposerions, et du poids qu’il suspendrait au dessus de nos têtes.
Nous perdrions une marge sur notre liberté, au même titre que si nous nous placions sous la protection de Lausanne, mais de manière très différente.
Vis à vis des géants, option pour laquelle je prends parti, je comprends la réticence que certains peuvent avoir à leur encontre, en particulier ceux ayant subi leur incursion à Fégir. Je ne suis pas le dernier à leur être rentré dans le lard, mais s’il est une chose que l’on peut tirer de l’expérience qui a mené à la libération de leur joug, c’est, comme l’a déjà évoqué mon ami Marcel, que ces êtres tiennent parole.
Encore une fois, ils ont, comme les fées, une conception du monde et des chemins de pensée qui contrastent avec les nôtres. Peut-être simplement en raison de la nature “violente”, selon notre conception, des mondes peuplant notre univers, et des éternels rapports de force qui les régissent, ont-ils à l’époque jugé que la manière forte était la voie à adopter. Je me souviens assez bien de leur expression, entre étonnement et surprise, lorsque nous leur avons proposé notre collaboration. Ceci ne leur a pas empéché d'explorer la voie que nous leur proposions.
A mon avis, ces êtres, très liés à la terre et aux montagnes, pourront nous aider. Pas seulement par leur force, mais aussi par leur savoir millénaire. Je serais fort étonné qu’ils n’aient aucune idée de la façon d’ancrer un monde, une région, un château, dans la réalité, et inversement.
Discussions et négotiations restent à faire, mais en échange de quelques incertitudes vouées à disparaitre lorsqu’elles auront lieu, cette voie présente plusieurs avantages.
D’une part, le “contrat” aurait une durée finie, et d’autre part, la contrepartie que nous imaginons proposer n’impacte pas directement Chillon ou Fégir. En 2 mots, il s’agirait de libérer l’un des leurs, que nous savons en quelque sorte prisonnier. Seuls mes collègues et moi-même serions concernés, toute aide volontaire étant le cas échéant bienvenue.
Concernant la possibilité d’un Rituel mystique, visant à solliciter l’aide d’une des nombreuses entités régissant, entre autres, notre univers, je suis tout à fait ouvert, mais conserve passablement de scepticisme. Celui-ci vient essentiellement du fait qu’elle n’est encore à l’état de concept, ou d’ébauche, qui demanderait recherches et documentation pour nous assurer que nous ne manions pas, Marcel me pardonnera la métaphore, une citerne remplie de nitroglycérine de basse qualité.
Elle constitue à mon sens une excellente piste à explorer, au cas ou les géants ne nous seraient d’aucune aide à manier le clou qui ancre Chillon dans notre réalité.
Vous l’aurez compris, je suis partisan de solutions nous permettant de conserver notre autonomie. Mais mes compagnons et moi-même restons à l’écoute, et sommes conscient de l’état de fatigue, également psychologique, de nombre d’entre vous, et du fardeau que nous portons tous au jour le jour.
C’est pourquoi nous avons proposé à nos amis de Chatel St-Denis de le porter ensemble, afin qu’il soit un peu moins lourd pour chacun.
C’est pourquoi je propose de solliciter l’aide des géants, afin qu’avec leurs épaules, il s’allège encore, au moins le temps de l’hiver.
Et pour ce printemps, j’ai la conviction sincère que, si quelques graviers de l’explosion traversée venaient encore à tomber, ses echos, eux, ne nous empêcheront plus de dormir.
Merci de votre attention !
J’aimerais encore consacrer quelques mots à la question de Monsieur Moutier, qui demandait si nous ne pourrions pas tous nous mettre en route pour Fégir.
Cette question a une réponse différente selon que l’on parle de Fégir - Terre ou de Fégir - Faerie.
Pour Fegir - Terre, la réponse est simple: Tout particulièrement suite aux réaménagements liés à l’arrivée de Chatel, les lieux sont saturés, et il parait humainement difficile d’accueillir plus de monde en l’état.
Pour Fégir - Faerie, je vous répondrais de manière plus nuancée. Techniquement, l’opération serait possible, l’espace à disposition étant sauf erreur conséquent, même compte tenu des surfaces cultivées. Symboliquement, toutefois, cette solution revient, à mon sens, à abandonner notre monde, et avouer que son adversité nous a vaincu.
Nous ne serions par ailleurs plus chez nous, mais chez la cour d’été avec qui nous avons conclu le pacte, situation qui pourrait devenir tout aussi pesante, à la longue, que le choix d’un pacte avec l’automne ou l’hiver.
Ce point de vue n’engage que moi, mais je ne me sens pas prêt à abandonner ce monde, aussi différent soit-il de ce que j’ai connu, alors tout est loin d’être encore joué.
Ais-je pu répondre de manière satisfaisante à votre question, Auguste ?
Pierre-André Amstein
Je n’étonnerai personne parmi les aborigènes de Chillon et de Fégir en m’annonçant plus comme un homme d’actes que de paroles. I est toutefois de ces instants charnières, comme celui que nous vivons en ce moment, ou l’on ne saurait s’encombrer de maniérages.
Face à une décision n’impliquant rien de moins que notre avenir et nos vies, nous vous devons de vous informer au mieux de nos moyens.
Tout d’abord, quelques mots quant à notre situation...
Notre monde a été incomparablement chamboulé, depuis l’avènement de cette apocalypse que nous avons tous vécu. Il a fallu s’organiser, lutter, redéfinir notre façon de vivre, jusqu’à la signification même de ce mot. Le monde tel que nous le connaissions, a volé en éclats. Et comme toute explosion de taille, il arrive que de gros morçeaux mettent du temps à retomber au sol, tout comme ses echos nous renvoient encore, longtemps après, des sons déformés de celle-ci.
Ces morceaux, ces echos, sont sur le point de retomber, de nous revenir, est c’est ce à quoi il nous faut nous préparer.
Il vous l’a déjà été dit, et cet aspect semble avoir été bien compris, la solution d’un pacte avec un clan fée est la plus sûre. Elle s’accompagne évidemment, dans ce monde ou tout a un coût, de contreparties conséquentes qui vous ont aussi été évoquées.
Permettez-mois toutefois quelques observations, pour cette option comme pour les autres, afin de “colorer” encore un peu les informations de mes collègues, tout en abordant encore quelques aspects me paraissant importants.
Les 2 clans nous demandent une contrepartie s’apparentant pour nous à une forme de sacrifice. Il ne s’agit pas d’un sacrifice au sens “extinction d’une vie”, bien que ce puisse être une conséquence dans le cas du clan de l’automne. Mais il est clair que “quelque chose” est sacrifié. Dans le cas du clan de l’hiver, l’enfant sera élevé, soigné et chéri, mais selon la définition “fée” de ces principes. Celles-ci ne seront pas nécessairement à l'opposé direct des nôtres, mais peuvent s’en éloigner passablement.
L’analogie qui me parait la meilleure est de parler d’adoption, par une communauté ayant un mode de pensée, de société, des principes très différents des nôtres. Dans le cas qui nous occupe, ceci s’additionnera au fait d’élever un être humain comme une fée, ce qui sera peut-être aussi peu naturel que d’élever un chat comme un chimpanzé.
Nous sacrifions donc plutôt la personnalité d’un individu, à mon sens. Qui peut se voir, au plus positif, comme une immense ouverture à un peuple qui nous est encore très peu connu, ou comme une condamnation à une sorte “d’autisme”, de par la propulsion de cette personnalité dans un univers probablement inatteignable.
Le sacrifice encouru dans le cas du clan de l’automne a certaines similitudes. En effet, le participant à la Chasse, s’il y survit, aura mis un pied, ou plutôt une hémisphère, dans une pratique extrêmement intense et addictive, qui s’emparera de lui un peu plus à chaque participation. Jusqu’à sa mort, ou transformation complète de sa personnalité. D’une façon ou d’une autre, le participant récurrent quittera le monde des hommes.
Dans les 2 cas, il est un aspect d’importance à ne pas négliger: Un pacte fée tel que présenté ne sera pas temporaire ! A ma connaissance, celui n’est pas prévu pour être rompu, et entraînerait des conséquences désastreuses si ce devait être le cas.
Sans aucunement vouloir porter atteinte au brio dont a fait preuve mon ami Jacob, nous avons été extrêmement chanceux dans le cas de Fégir, et n’avions presqu’aucune connaissance de l’ampleur des conséquences encourues si la conclusion du pacte se passait mal. Par ailleurs, celui passé à cette occasion visait surtout à assurer la prospérité de la région, plus que sa protection. Avec les éléments à notre connaissance actuellement, nous ne pouvons que nous réjouir de la qualité du pacte réalisé pour Fégir, mais devons également avoir conscience de l’obligation que nous nous imposerions, et du poids qu’il suspendrait au dessus de nos têtes.
Nous perdrions une marge sur notre liberté, au même titre que si nous nous placions sous la protection de Lausanne, mais de manière très différente.
Vis à vis des géants, option pour laquelle je prends parti, je comprends la réticence que certains peuvent avoir à leur encontre, en particulier ceux ayant subi leur incursion à Fégir. Je ne suis pas le dernier à leur être rentré dans le lard, mais s’il est une chose que l’on peut tirer de l’expérience qui a mené à la libération de leur joug, c’est, comme l’a déjà évoqué mon ami Marcel, que ces êtres tiennent parole.
Encore une fois, ils ont, comme les fées, une conception du monde et des chemins de pensée qui contrastent avec les nôtres. Peut-être simplement en raison de la nature “violente”, selon notre conception, des mondes peuplant notre univers, et des éternels rapports de force qui les régissent, ont-ils à l’époque jugé que la manière forte était la voie à adopter. Je me souviens assez bien de leur expression, entre étonnement et surprise, lorsque nous leur avons proposé notre collaboration. Ceci ne leur a pas empéché d'explorer la voie que nous leur proposions.
A mon avis, ces êtres, très liés à la terre et aux montagnes, pourront nous aider. Pas seulement par leur force, mais aussi par leur savoir millénaire. Je serais fort étonné qu’ils n’aient aucune idée de la façon d’ancrer un monde, une région, un château, dans la réalité, et inversement.
Discussions et négotiations restent à faire, mais en échange de quelques incertitudes vouées à disparaitre lorsqu’elles auront lieu, cette voie présente plusieurs avantages.
D’une part, le “contrat” aurait une durée finie, et d’autre part, la contrepartie que nous imaginons proposer n’impacte pas directement Chillon ou Fégir. En 2 mots, il s’agirait de libérer l’un des leurs, que nous savons en quelque sorte prisonnier. Seuls mes collègues et moi-même serions concernés, toute aide volontaire étant le cas échéant bienvenue.
Concernant la possibilité d’un Rituel mystique, visant à solliciter l’aide d’une des nombreuses entités régissant, entre autres, notre univers, je suis tout à fait ouvert, mais conserve passablement de scepticisme. Celui-ci vient essentiellement du fait qu’elle n’est encore à l’état de concept, ou d’ébauche, qui demanderait recherches et documentation pour nous assurer que nous ne manions pas, Marcel me pardonnera la métaphore, une citerne remplie de nitroglycérine de basse qualité.
Elle constitue à mon sens une excellente piste à explorer, au cas ou les géants ne nous seraient d’aucune aide à manier le clou qui ancre Chillon dans notre réalité.
Vous l’aurez compris, je suis partisan de solutions nous permettant de conserver notre autonomie. Mais mes compagnons et moi-même restons à l’écoute, et sommes conscient de l’état de fatigue, également psychologique, de nombre d’entre vous, et du fardeau que nous portons tous au jour le jour.
C’est pourquoi nous avons proposé à nos amis de Chatel St-Denis de le porter ensemble, afin qu’il soit un peu moins lourd pour chacun.
C’est pourquoi je propose de solliciter l’aide des géants, afin qu’avec leurs épaules, il s’allège encore, au moins le temps de l’hiver.
Et pour ce printemps, j’ai la conviction sincère que, si quelques graviers de l’explosion traversée venaient encore à tomber, ses echos, eux, ne nous empêcheront plus de dormir.
Merci de votre attention !
J’aimerais encore consacrer quelques mots à la question de Monsieur Moutier, qui demandait si nous ne pourrions pas tous nous mettre en route pour Fégir.
Cette question a une réponse différente selon que l’on parle de Fégir - Terre ou de Fégir - Faerie.
Pour Fegir - Terre, la réponse est simple: Tout particulièrement suite aux réaménagements liés à l’arrivée de Chatel, les lieux sont saturés, et il parait humainement difficile d’accueillir plus de monde en l’état.
Pour Fégir - Faerie, je vous répondrais de manière plus nuancée. Techniquement, l’opération serait possible, l’espace à disposition étant sauf erreur conséquent, même compte tenu des surfaces cultivées. Symboliquement, toutefois, cette solution revient, à mon sens, à abandonner notre monde, et avouer que son adversité nous a vaincu.
Nous ne serions par ailleurs plus chez nous, mais chez la cour d’été avec qui nous avons conclu le pacte, situation qui pourrait devenir tout aussi pesante, à la longue, que le choix d’un pacte avec l’automne ou l’hiver.
Ce point de vue n’engage que moi, mais je ne me sens pas prêt à abandonner ce monde, aussi différent soit-il de ce que j’ai connu, alors tout est loin d’être encore joué.
Ais-je pu répondre de manière satisfaisante à votre question, Auguste ?
Pierre-André Amstein