Les larmes d'Antinéa -Thomas Kuntz, textes dit d'ambiance...

Parce qu'un œil vaut mieux que deux tu l'auras...

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Chimel
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Les larmes d'Antinéa -Thomas Kuntz, textes dit d'ambiance...

Message par Chimel »

Un long couloir, tout en lambris, moquette épaisse, charme discret des lieux de luxe. Quelques plantes exotique ajoutent du cachet à l'ensemble. Les luminaires, petites appliques leds affleurant du plafond, forment un écrin révélant de loin en loin quelques reproductions d'art contemporain. Tout est calme...

Au fond du couloir, la double porte couleur bronze de l'ascenseur émet un léger tintement, dans un chuintement huilé, la porte coulisse révélant, reflété par les glaces placées sur les trois parois, une silhouette oscillant légèrement.
Vêtue de cet assemblage légèrement négligé hors de prix du parisien en pointe de ce qui ce porte dans ces rues, où les prix n'accompagnes plus les articles en vitrine, pris de cet espèce de pudeur indécente que seul les argentés ce parent sans choquer. L'homme, car s'en est un, fait un premier pas hors de la cabine de l'ascenseur.
La silhouette marmonnante, avance d'une démarche hésitante le long du couloir, bataille avec une plante d'ornement, tente de l'écarter, s'empêtre dans le pot, esquive les branches d'une roulade approximative, s'affale le nez dans la moquette, repousse enfin le yucca, s'en sert comme d'une canne pour ce relever, l'achève d'une manchette au tronc aussi molle que disgracieuse, puis reprend sa route.
Ce pugilat terminé, il ce redresse, hésite, fait un pas en direction de l'ascenseur, scrute le fond du couloir, fait demis tour, glousse un peut, et reprend sa marche, laissant le soin à ses jambes d'esquiver le malheureux végétal tandis que, fort serviables, ses bras lui permettent de ricocher sans douleur d'un mur à l'autre. Sa logorée et parfois entrecoupées de mots, son audible ¨le Niak¨, ¨Mini Totems Maudis, ¨Salope de l'accueil, ¨connard de Perrin¨.
Enfin, l'infortuné lutteur contre plante s'arrête devant une porte. Il farfouille dans les poches de son gilet et fini par en sortir un trousseau de clef. La scène qui ce déroule ensuite démontre que dans certaines situations, la position à genoux et la savante utilisation de la chambranle d'une porte sont autant d'atouts pour pouvoir ouvrir celle-ci... La forme s'engouffre dans l'embrasure de la porte, ce retient désespérément au vide, et dans un galimatias dépité, s'étale de tout son long. Après une semi-reptation amenant le cascadeur à portée de la porte, il claque vaillamment celle-ci sur un ultime ¨Culé d'anglais! huit heures c'est pour les prolo!¨...

Le calme revient dans le couloir...
Au milieu de sa flaque d'eau et de terreau mélangé, l'infortuné ornement perd petit à petit de sa superbe, ces feuilles s'amollissant lentement...
Dernière modification par Chimel le jeu. mars 20, 2014 7:56 pm, modifié 1 fois.
En essayant continuellement on finit par réussir. Donc, plus ça rate, plus on a de chance que ça marche
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Dr Nemrod
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Re: Thomas Kuntz, textes dit d'ambiance...

Message par Dr Nemrod »

Super...

je ne peux que récompenser ce joli texte d'ambiance d'un généreux +5XP
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Chimel
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Re: Thomas Kuntz, textes dit d'ambiance...

Message par Chimel »

:mrgreen: coool!!
En essayant continuellement on finit par réussir. Donc, plus ça rate, plus on a de chance que ça marche
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Chimel
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Re: Thomas Kuntz, textes dit d'ambiance...

Message par Chimel »

Je te le dis! Sur les boucles de ma soeurs! Mais oui... Oui... Je te fais parvenir le matériel.... Non, ne t'en fais pas, je n'en parle pas à Michka, promis..
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Fais-moi confiance! Merde Rabin, je t'ai jamais fais de spéciale, oui, oui, je te le dis, c'est é-no-rm-e! Tu ne va pas regretter t'as part d'investissement, je te jure que ce Mohamed en a sous le pied! C'est un compte des milles est une nuits sur pieds...
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Tu verras, en tous les cas, tu vois que lorsque je parlais de musique, c'était du rendement en, Mp3.... Alors quand je te parles de Djiin...
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Ok, je t'envoies mon coursier, ambrasse bien Sandra pour moi...

Le bip discret d'une ligne qui ce coupe. Les vas et viens s'arrêtent enfin... C'est une de ces chambre d'hôtel qui, part leurs propreté et leurs ameublement impersonnels ne peuvent que rendre tout occupant sobre vaguement déprimés. Comme une espèce de mal du pays indéfini, un sourd mal être au niveau des tripes qui lentement instile son poison dans l'âme du voyageur. Dans un sursaut de survie, celui-ci quitte le triste lieu pour quêter dans un verre ou les bras d'une pute, de quoi surmonter l'inévitable retour à ce lit, dans lequel on ne peut espérer, dans le meilleur des cas, que dormir...

Pourtant, dans ce cadre si particulier, dans la glace en pied qui fait l'une des portes de la penderie, le visage qui ce reflète est étonnamment expressif. C'est surtout les yeux, habités par ce feu si particulier... Celui du lieutenant au fond de sa tranchée hurlant sur sa troupe avant de prendre d'assaut ce nid de mitrailleuse... Celui qui hante les prunelles du trader alors qui donne un ordre d'achat à neuf zéros....
Le feu qui consume, brûle et sublime l'homme.

Le sourire qui plisse le reste de ce visage quelconque, au demeurant, ne réchauffe en rien ce feu.
Thomas tire un peut sur une manchette, replace ces lunettes, lisse sont expression, redevient ce terne scientifique un peut décalé et ennuyeux, puis avec un étrange rictus murmure à la glace:
- Allons voir qu'elle nouvelle découverte exaltante notre brave ami à mis à jour...
En essayant continuellement on finit par réussir. Donc, plus ça rate, plus on a de chance que ça marche
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