La Geste de l'Archer (Carnets de voyage d'Haldan)
Publié : mar. avr. 22, 2014 8:53 pm
Voici les carnets de voyage d'Haldan, déposés à la Grande Bibliothèque de Throal. Bien entendu, la légende peut de temps en temps différer de la réalité, mais après tout, qui s'en soucie ?
Tout commença dans le petit village de Carlam, où se déroula mon adolescence. Mon père, chasseur d'Horreurs de son état, avait hélas perdu la raison du fait de ses combats, physiques comme mentaux, et je fus confié aux soins attentionnés de mes grands-parents maternels qui résidaient dans ce village reculé, loin de presque tout.
Je n'étais pas le seul adolescent du village, et mes compagnons de jeux étaient Braenn, une Sylpheline dont les talents se portaient vers le dressage et la manipulation des animaux, Mithryle, une (très) belle Elfe qui se tournait vers la magie nécromantique, et enfin Kran... Comment décrire Kran sinon... humain, bourrin, et complètement imprévisible.
Par un beau jour de printemps, j'entendis assez distinctement les beuglements de mon titanesque et frapadingue compagnon. Apparemment, notre idiot local, Matthias, avait pris la direction de la forêt proche, accompagné de son chien Gaspard. Afin de lui éviter quelques problèmes d'ordre vital, nous avons, mes compagnons et moi, décidé de suivre sa piste, qui nous mena jusqu'à une petite saillie dans un a-pic. De l'aventure, avons nous pensé, avant de pénétrer dans la caverne. Dès les premiers mètres, nous sommes tombés sur (ou plutôt dans) une fosse heureusement peu profonde. Ce fut ma première épreuve, car non content d'avoir quelques difficultés pour remonter, mon regard fut irrémédiablement attiré par les dessous affriolants de Mithryle, qui passait justement au dessus... Peu après, nous étions guidés par les couinements apeurés de Gaspard, qui était manifestement blessé.
Alors que nous allions au secours du pauvre chien, nous fûmes attaqués par une horde de jeunes aiguillons, des petites créatures sournoises et cruelles. Par chance, nous réussîmes à les vaincre, et poursuivîmes notre cheminement dans ce dédale de cavernes et de zones maçonnées. Notre aventure prit une tournure tragique lorsque nous vîmes Matthias aux prises avec d'autres aiguillons, adultes cette fois. Notre premier vrai combat, long et éreintant. Nous finîmes par les achever, au prix de nombreuses blessures, mais hélas, mille fois hélas, Matthias avait succombé au poison des aiguillons et son corps sans vie gisait sur le sol froid de la caverne. Après avoir dit une prière pour le repos de son âme, nous trouvâmes une petite amulette qui semblait rayonner d'une douce magie.
N'ayant guère le temps ni l'envie de l'examiner pour le moment, nous repartîmes explorer le reste des ruines, et découverte il y eut. En effet, un coffre fort suspect trônait dans une salle difficilement accessible du fait d'un torrent tumultueux. Nul ne saurait dire comment nous évitâmes le sortilège de boule de feu qui se déclencha à son ouverture mais ce fut fait. Dans le coffre, quelques pièces d'argent étaient répandues, pièces que nous empochâmes, tout en gardant à l'esprit d'en confier quelques unes aux parents de Matthias.
Notre exploration se poursuivit, et la dernière salle des ruines de cette forteresse contenait un certain nombre de cadavres, accompagnés d'un spectre peu engageant, et d'une épée posée au sol. Le fantôme n'avait de cesse que de répéter les mêmes mots : Maudit... Porte-Gloire... Darne... Tout cela nous paraissait alors peu clair. Une inscription sanglante au mur nous permit de déchiffrer une autre version de l'histoire : Ma vie ... pas ... . Albrianor est vaincu. J'aurais aimé que Carla et ... ... sachent. Sans doute Albrianor était-il le fantôme qui jadis fut vaincu en ces lieux.
Prenant notre courage à deux mains, nous attaquâmes le fantôme, qui ne faiblissait pas sous la violence de nos coups. Finalement me vint un éclair de génie. J'empoignai l'épée qui gisait au sol, et d'un coup chanceux, achevai le spectre qui disparut, enfin mort à jamais. Nous avions terrassé le mal qui hantait ces murs, mais qu'en était-il de celui qui rôde en dehors ? Il me fallait à présent marcher sur les traces de mon père, Garlen me préserve de la folie qui prit mon géniteur.
De retour à Carlam avec la dépouille de Matthias, nous croisâmes le Sorcier de notre village, qui posa des questions plus qu'insistantes sur la manière dont celui-ci avait trépassé. Lorsque Braënn fut interrogée, une chose étrange se passa. Notre compagnonne partit telle une fusée de la hutte du Sorcier en passant par la cheminée. Elle nous raconta ensuite ses mésaventures. Le fourbe personnage l'avait fait boire plus que de raison un HENNIEZ fort de sa fabrication, et la seule chose dont elle se souvenait était une violente douleur au postérieur. L'ordure était-il un pervers qui aimait la chair tendre des Sylphelines ? Aussitôt, nous partîmes en parler à notre sage doyenne, Myriam, qui s'en fut, canne à la main, expliquer au grossier Sorcier sa façon de penser.
Après cela, Kran et moi nous rendons chez Usendre, notre forgeron, pour en savoir plus sur l'épée et l'amulette que nous avions trouvées dans la forteresse. Et effectivement, il put nous en apprendre l'histoire. Les deux avaient été créés et enchantés sous le nom de Porte-Gloire, par le grand Martinus, qui fut le maître d'Usendre. Lui et sa femme Carla avaient confié les deux objets à Darne, leur fils, avant que celui-ci ne parte à l'aventure, il y a quarante années de cela. Darne ne revint pas, et il est fort à parier que son aventure ne s'achevât dans cette forteresse humide, sous la colline non loin de Carlam.
Tout commença dans le petit village de Carlam, où se déroula mon adolescence. Mon père, chasseur d'Horreurs de son état, avait hélas perdu la raison du fait de ses combats, physiques comme mentaux, et je fus confié aux soins attentionnés de mes grands-parents maternels qui résidaient dans ce village reculé, loin de presque tout.
Je n'étais pas le seul adolescent du village, et mes compagnons de jeux étaient Braenn, une Sylpheline dont les talents se portaient vers le dressage et la manipulation des animaux, Mithryle, une (très) belle Elfe qui se tournait vers la magie nécromantique, et enfin Kran... Comment décrire Kran sinon... humain, bourrin, et complètement imprévisible.
Par un beau jour de printemps, j'entendis assez distinctement les beuglements de mon titanesque et frapadingue compagnon. Apparemment, notre idiot local, Matthias, avait pris la direction de la forêt proche, accompagné de son chien Gaspard. Afin de lui éviter quelques problèmes d'ordre vital, nous avons, mes compagnons et moi, décidé de suivre sa piste, qui nous mena jusqu'à une petite saillie dans un a-pic. De l'aventure, avons nous pensé, avant de pénétrer dans la caverne. Dès les premiers mètres, nous sommes tombés sur (ou plutôt dans) une fosse heureusement peu profonde. Ce fut ma première épreuve, car non content d'avoir quelques difficultés pour remonter, mon regard fut irrémédiablement attiré par les dessous affriolants de Mithryle, qui passait justement au dessus... Peu après, nous étions guidés par les couinements apeurés de Gaspard, qui était manifestement blessé.
Alors que nous allions au secours du pauvre chien, nous fûmes attaqués par une horde de jeunes aiguillons, des petites créatures sournoises et cruelles. Par chance, nous réussîmes à les vaincre, et poursuivîmes notre cheminement dans ce dédale de cavernes et de zones maçonnées. Notre aventure prit une tournure tragique lorsque nous vîmes Matthias aux prises avec d'autres aiguillons, adultes cette fois. Notre premier vrai combat, long et éreintant. Nous finîmes par les achever, au prix de nombreuses blessures, mais hélas, mille fois hélas, Matthias avait succombé au poison des aiguillons et son corps sans vie gisait sur le sol froid de la caverne. Après avoir dit une prière pour le repos de son âme, nous trouvâmes une petite amulette qui semblait rayonner d'une douce magie.
N'ayant guère le temps ni l'envie de l'examiner pour le moment, nous repartîmes explorer le reste des ruines, et découverte il y eut. En effet, un coffre fort suspect trônait dans une salle difficilement accessible du fait d'un torrent tumultueux. Nul ne saurait dire comment nous évitâmes le sortilège de boule de feu qui se déclencha à son ouverture mais ce fut fait. Dans le coffre, quelques pièces d'argent étaient répandues, pièces que nous empochâmes, tout en gardant à l'esprit d'en confier quelques unes aux parents de Matthias.
Notre exploration se poursuivit, et la dernière salle des ruines de cette forteresse contenait un certain nombre de cadavres, accompagnés d'un spectre peu engageant, et d'une épée posée au sol. Le fantôme n'avait de cesse que de répéter les mêmes mots : Maudit... Porte-Gloire... Darne... Tout cela nous paraissait alors peu clair. Une inscription sanglante au mur nous permit de déchiffrer une autre version de l'histoire : Ma vie ... pas ... . Albrianor est vaincu. J'aurais aimé que Carla et ... ... sachent. Sans doute Albrianor était-il le fantôme qui jadis fut vaincu en ces lieux.
Prenant notre courage à deux mains, nous attaquâmes le fantôme, qui ne faiblissait pas sous la violence de nos coups. Finalement me vint un éclair de génie. J'empoignai l'épée qui gisait au sol, et d'un coup chanceux, achevai le spectre qui disparut, enfin mort à jamais. Nous avions terrassé le mal qui hantait ces murs, mais qu'en était-il de celui qui rôde en dehors ? Il me fallait à présent marcher sur les traces de mon père, Garlen me préserve de la folie qui prit mon géniteur.
De retour à Carlam avec la dépouille de Matthias, nous croisâmes le Sorcier de notre village, qui posa des questions plus qu'insistantes sur la manière dont celui-ci avait trépassé. Lorsque Braënn fut interrogée, une chose étrange se passa. Notre compagnonne partit telle une fusée de la hutte du Sorcier en passant par la cheminée. Elle nous raconta ensuite ses mésaventures. Le fourbe personnage l'avait fait boire plus que de raison un HENNIEZ fort de sa fabrication, et la seule chose dont elle se souvenait était une violente douleur au postérieur. L'ordure était-il un pervers qui aimait la chair tendre des Sylphelines ? Aussitôt, nous partîmes en parler à notre sage doyenne, Myriam, qui s'en fut, canne à la main, expliquer au grossier Sorcier sa façon de penser.
Après cela, Kran et moi nous rendons chez Usendre, notre forgeron, pour en savoir plus sur l'épée et l'amulette que nous avions trouvées dans la forteresse. Et effectivement, il put nous en apprendre l'histoire. Les deux avaient été créés et enchantés sous le nom de Porte-Gloire, par le grand Martinus, qui fut le maître d'Usendre. Lui et sa femme Carla avaient confié les deux objets à Darne, leur fils, avant que celui-ci ne parte à l'aventure, il y a quarante années de cela. Darne ne revint pas, et il est fort à parier que son aventure ne s'achevât dans cette forteresse humide, sous la colline non loin de Carlam.